10 principales différences entre les réglementations d'audit en Europe et au Royaume-Uni
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La réussite des audits repose sur les compétences et les capacités des auditeurs internes, mais également sur les équipes chargées de la conformité et de la comptabilité, qui doivent gérer des politiques et des procédures complexes et appliquer des contrôles précis, dans des délais très serrés. Les comptables, en particulier, supportent une lourde charge administrative lors de l'audit, étant donné que les exigences quotidiennes de la fonction financière doivent se poursuivre comme d'habitude.
Compte tenu de ces pressions, le Royaume-Uni sortie de l'UE en janvier 2020 a rendu le processus d'audit encore plus difficile pour les comptables européens, en particulier pour les entreprises ayant une présence opérationnelle dans les deux juridictions.
Aujourd'hui, le paysage de l'audit post-Brexit nécessite une connaissance plus approfondie de la réglementation financière, mais une compréhension plus nuancée de la manière dont les règles spécifiques diffèrent selon les régimes. Bien que les cadres d'audit du Royaume-Uni et de l'UE partagent des points communs, les organisations transfrontalières ont besoin d'approches différentes en matière de processus d'audit interne, de stratégies de conformité et de pratiques de reporting.
Dans ce contexte, il est essentiel que les entités du Royaume-Uni et de l'UE comprennent comment répondre à leurs exigences d'audit, mais qu'elles trouvent également moyens de rapprocher les régimes. Ce processus peut impliquer le recrutement d'équipes comptables dotées de compétences suffisantes et d'une expertise régionale, et le maintien de la préparation à l'audit en alignant les personnes, les processus, les documents et les rapprochements.
Les entreprises devraient avant tout chercher à construire leurs cadres d'audit entre le Royaume-Uni et l'UE sur une solide compréhension de la réglementation. Dans cette optique, examinons la principale différence entre les réglementations d'audit du Royaume-Uni et de l'UE, et comment les équipes d'audit et de conformité peuvent surmonter les disparités.
1) Structures de gouvernance réglementaires
L'UE maintient ses réglementations régionales par le biais de directives du Parlement européen, qui définissent les différentes normes législatives que les États membres doivent appliquer pour s'y conformer. La politique d'audit et les normes réglementaires pertinentes sont définies dans Réglementation et directive de l'UE en matière d'audit. La supervision et l'application de la directive sur l'audit relèvent (comme les autres directives) de la responsabilité des régulateurs et autorités nationaux des États membres.
Au Royaume-Uni, le Financial Reporting Council (FRC) est responsable de la gouvernance de l'audit et a pour mandat de « promouvoir la transparence et l'intégrité dans les affaires ». Le FRC publie les règles et règlements relatifs aux audits légaux sur son site Web, qui comprend le Normes d'audit britanniques, et maintient un Sandbox d'audit et de certification pour aider les entreprises à développer et à tester des solutions d'audit.
2) Normes réglementaires en matière de rapports
Dans l'UE, afin de définir et de maintenir une approche standardisée de l'information financière, la plupart des entreprises établissent leurs rapports conformément à Normes internationales d'information financière (IFRS). Au Royaume-Uni, les normes de reporting sont mixtes, certaines entreprises appliquant les IFRS et celles qui ne le font pas appliquent les Norme d'information financière (FRS) 102, qui est conçu pour les « états financiers à usage général ».
Les options de déclaration doubles du Royaume-Uni signifient que les entreprises doivent évaluer les avantages (et les inconvénients) des deux approches afin de trouver l'option la plus efficace. Certains outils technologiques et modèles de rapports, par exemple, peuvent être mieux adaptés à une norme de reporting spécifique.
3) Champ d'application et seuils des contrôles légaux
Dans l'UE et au Royaume-Uni, les seuils de taille et de chiffre d'affaires déterminent généralement si une entreprise doit effectuer un audit légal.
L'UE impose les seuils de classification suivants :

Le Royaume-Uni impose les seuils de classification suivants :

4) Exemptions d'audit
Certaines entreprises de l'UE et du Royaume-Uni sont exemptées des exigences de contrôle légal des comptes dans les circonstances suivantes :
L'UE : Dans le cadre de la Directive comptable 2013, les micro et petites entreprises de l'UE ne sont pas obligées de réaliser des audits, ce qui rend le processus obligatoire uniquement pour les moyennes et grandes entreprises.
Les gouvernements nationaux de l'UE peuvent choisir d'imposer leurs propres seuils inférieurs aux entreprises relevant de leur juridiction. Par conséquent, les critères de classification de la taille des entreprises peuvent varier d'une juridiction à l'autre. Il convient également de noter que l'UE exige que toutes les entités d'intérêt public (EPI) fassent l'objet d'un audit annuel, quelle que soit leur taille.
Royaume-Uni : À l'instar de l'UE, le Royaume-Uni exempte les micro-entreprises et les petites entreprises des obligations d'audit légal. Il n'applique également les exigences d'audit aux moyennes et grandes entreprises que si deux critères de seuil de taille moyenne sont atteints au cours de l'exercice (voir tableau ci-dessus).
Dans la pratique, cela signifie que certaines entreprises de taille moyenne au Royaume-Uni peuvent être exemptées des exigences de contrôle légal des comptes. Cependant, il est important de se rappeler que certaines petites entreprises au Royaume-Uni sont tenues de faire l'objet d'un audit dans certaines circonstances, y compris, par exemple, les exigences énoncées dans les documents constitutifs.
Avant le Brexit, l'UE appliquait une exemption d'audit pour les filiales britanniques de sociétés de l'UE. L'exemption reposait sur la société de l'Espace économique européen (EEE) pour garantir les données financières de la filiale britannique. Après le Brexit, ces règles ont changé: Les filiales de l'UE au Royaume-Uni doivent désormais se conformer aux exigences d'audit britanniques.
5) Politiques de rotation des cabinets d'audit
L'UE et le Royaume-Uni obligent les entreprises obligées à assurer la rotation de leurs auditeurs externes après une certaine période d'engagement.
Dans l'UE, les règles de rotation suivantes s'appliquent :
- Les entreprises doivent changer d'auditeur après une période d'engagement maximale de 10 ans.
- Les entreprises peuvent prolonger l'engagement de 10 ans supplémentaires (jusqu'à 20 ans) si elles soumettent l'audit à un appel d'offres public après la période d'engagement initiale de 10 ans.
Au Royaume-Uni, les règles de rotation suivantes s'appliquent :
- Seules les grandes entreprises du Royaume-Uni doivent assurer la rotation de leurs auditeurs après une période d'engagement maximale de 10 ans.
- Les entreprises doivent examiner attentivement l'objectivité et l'indépendance de l'auditeur au bout de 10 ans. S'il n'y a pas de rotation de l'auditeur après cette période, des mesures de sauvegarde doivent être appliquées ou la société doit documenter son raisonnement auprès du gouvernement britannique.
- Les sociétés cotées en bourse au Royaume-Uni doivent effectuer une rotation de leur auditeur tous les 5 ans, avec un intervalle minimum de 5 ans avant le réengagement.
- Tous les PIE doivent lancer un appel d'offres public pour un nouvel auditeur tous les 10 ans, et doivent passer à un nouvel auditeur tous les 20 ans.
Les calendriers de rotation imposés au Royaume-Uni et dans l'UE obligent les entreprises à prendre en compte la conformité des audits dans leur planification administrative. Le processus de rotation et la nécessité de faire face à une approche potentiellement nouvelle de l'auditeur peuvent créer de nouveaux défis logistiques.
6) Intégration des pratiques d'audit ESG
L'UE a joué un rôle proactif dans l'élaboration et la mise en œuvre de environnement, social et gouvernance réglementations (ESG). Cette tendance réglementaire inclut l'introduction de nouvelles exigences d'audit pour faciliter l'examen public de la conformité ESG.
Un exemple clé de la réglementation ESG de l'UE est le Directive sur les rapports sur la durabilité des entreprises (CSRD), qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2024 et a remplacé le Directive sur l'information non financière (NFRD). Réglementation historique en matière de développement durable, la CSRD introduit de nombreuses obligations de reporting ESG, qui permettent de comparer publiquement les performances de conformité des entreprises. En vertu de la CSRD, les entreprises de l'UE doivent notamment valider le contenu de leurs rapports par le biais d'un audit annuel. Les premiers rapports CSRD sont attendus en 2025.
Le Royaume-Uni ne suit pas la CSRD et a adopté des réglementations ESG de manière plus progressive. Le code de gouvernance d'entreprise britannique, par exemple, impose des réglementations et des responsabilités en matière de reporting aux cadres supérieurs des entreprises, bien qu'il ne partage pas l'accent mis par le CSRD sur la durabilité et l'environnement. Le proposé Normes de reporting sur le développement durable (SRS), qui devrait entrer en vigueur en 2026, se concentrera sur les informations relatives à la durabilité et au climat, qui seront prises en compte dans les considérations de vérification des audits.
7) Conformité en matière de technologie et de gestion des données
L'UE Règlement général sur la protection des données (RGPD) a été introduit en 2018, introduisant de nouvelles normes pour la collecte, le stockage et la gestion des données personnelles. Étant donné qu'il est entré en vigueur avant le Brexit, le gouvernement britannique a mis en œuvre le RGPD, mais a indiqué qu'il pourrait diverger à l'avenir.
Les règles de gestion des données du Royaume-Uni et de l'UE affectent la manière dont les entreprises et leurs auditeurs externes mènent le processus d'audit, y compris la manière dont les données financières personnelles, par exemple, sont transférées et stockées. Bien que les deux régimes soient similaires, les entreprises doivent porter une attention particulière à la nuance des règles pertinentes afin de s'assurer qu'elles répondent aux normes réglementaires attendues.
8) Les défis de la double conformité après le Brexit
Alors que les effets du Brexit continuent de modifier la manière dont les entreprises de l'UE et du Royaume-Uni interagissent, la présence de deux régimes de conformité parallèles a déjà compliqué la charge administrative collective.
Cette dualité peut créer des difficultés lors d'un audit, notamment en raison de la complexité des besoins en matière de documentation et de communication entre les entités britanniques et européennes. Ces problèmes nécessitent plus de temps et de ressources de la part des équipes comptables et des auditeurs, des facteurs qui augmenteront inévitablement les coûts, en particulier dans les environnements comportant de nombreux processus manuels.
Les entreprises devraient chercher à remédier aux problèmes de double conformité en prenant le temps de revoir leur processus d'audit, d'identifier les points faibles et de trouver des opportunités de rationalisation. Les logiciels de comptabilité automatisés constituent un avantage dans les situations de double conformité : outils logiciels améliorer la vitesse et la précision, mais aident également les entreprises à s'adapter rapidement aux nouvelles exigences réglementaires, une caractéristique courante du paysage post-Brexit.
9) Sanctions et approches en matière de non-conformité
Les sanctions et les approches en matière de non-conformité aux audits ont également divergé après le Brexit. Au Royaume-Uni, par exemple, le FRC a publié une version mise à jour de son Norme éthique pour les auditeurs. La nouvelle norme, entrée en vigueur en décembre 2024, aligne le Royaume-Uni sur les règles internationales en matière d'indépendance des auditeurs et de comportement éthique. De même, en septembre 2024, le Chartered Institute of Internal Auditors du Royaume-Uni a publié un nouveau Code de pratique en matière d'audit interne qui est destiné à servir de référence en matière de meilleures pratiques pour les équipes d'audit interne.
Alors que les règles de conformité en matière d'audit de l'UE sont restées globalement inchangées depuis le Brexit, l'introduction d'exigences d'audit pour les réglementations ESG, telles que la CSRD, a introduit une nouvelle prise en compte des risques pour de nombreuses entreprises.
10) Adaptabilité à l'évolution des normes
Les paysages réglementaires du Royaume-Uni et de l'UE évoluent constamment pour s'adapter aux nouveaux risques ou intégrer des innovations. Dans cette optique, les entreprises doivent être prêtes à répondre aux nouvelles normes de conformité en matière d'audit, à la fois en termes d'ajustement des flux de travail d'audit interne et d'intégration de nouveaux outils et technologies.
Dans l'UE, par exemple, l'essor de la réglementation ESG signifie que les entreprises doivent aller au-delà de l'information financière pour s'intéresser à une série de nouveaux ensembles de données pertinents pour l'audit, qui peuvent inclure des indicateurs tels que les émissions de carbone, les taux de diversité des employés, etc., et trouver des moyens de capturer ces informations avec précision. De même, au Royaume-Uni, de nouvelles réglementations telles que la Code de gouvernance d'entreprise britannique mis à jour obligera les entreprises à faciliter les mécanismes de signalement pour les cadres supérieurs.
L'étendue des nouvelles responsabilités d'audit signifie que les entreprises doivent trouver de nouvelles méthodes d'enregistrement, de stockage et d'accès aux données financières et non financières afin de garantir leur préparation à l'audit.
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Il est important de reconnaître et de comprendre comment le Brexit a modifié le processus d'audit des entreprises présentes au Royaume-Uni et dans l'UE, mais ces défis ne sont pas insurmontables.
En mettant l'accent sur une communication claire, des investissements technologiques et une préparation aux audits tout au long de l'année, les directeurs financiers et les équipes comptables peuvent établir les bases à partir desquelles ils pourront prendre en charge les risques de conformité. L'intégration logicielle reste la stratégie la plus utile pour relever ces défis de manière proactive. Il aide les entreprises à supprimer les interventions manuelles fastidieuses tout en rationalisant les flux de contrôle critiques.
Au-delà de la rapidité et de l'efficacité, l'automatisation répond spécifiquement à la complexité réglementaire transfrontalière : les flux de travail peuvent être entièrement déplacés vers le cloud, par exemple, pour faciliter la collaboration à distance, tandis que les documents et les ressources peuvent être stockés en toute sécurité dans des emplacements centralisés pour promouvoir le contrôle des versions et permettre l'accès aux parties prenantes internes et externes. Parallèlement, la conformité réglementaire elle-même peut être automatisée, les comptables appliquant des contrôles en un clic et suivant les progrès via des tableaux de bord détaillés de haut niveau.
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